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Question 47: Désintermédiation bancaire et désintermédiation financière sont elles toujours d’actualité ?

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Question 47: Désintermédiation bancaire et désintermédiation financière sont elles toujours d’actualité ? Empty Question 47: Désintermédiation bancaire et désintermédiation financière sont elles toujours d’actualité ?

Message par jp lefort Lun 7 Mar - 7:21

La désintermédiation consiste à obtenir des ressources extérieures en émettant des actions et des obligations sur le marché financier plutôt que d’emprunter aux intermédiaires bancaires et non bancaires
La désintermédiation bancaire et financière a été accélérée dans les années 80-90 par la
mondialisation des marchés financiers, leur déréglementation et la libéralisation des flux de capitaux.
Depuis la crise de 2008 des changements se sont opérés et nous pouvons nous interroger sur les
conséquences de celle-ci sur le recours aux marchés par les différents acteurs.
Pour cela, nous reviendrons dans une première partie sur le contexte d’avant crise, puis nous
envisagerons dans une deuxième les impacts de celles-ci sur les choix de financement.


1/ LE CONTEXTE
a) Contexte historique
• Recours aux ressources essentiellement par l’intermédiaire de la banque
• Nouveaux canaux de financement lié aux besoins croissant du fait de l’industrialisation
• Effondrement du système bancaire (année 80-90) lié à plusieurs facteurs
On peut noter ainsi :
- Durcissement des politiques monétaires de la décennie 80 après les dérapages inflationnistes des années 70
- Faillites retentissantes des banques commerciales américaines après le changement de politiques monétaires du système de réserve fédérale
- Montée en puissance des banques d’investissement qui avaient été protégées des faillites par leur interdiction légale d’intervenir dans les métiers de la banque commerciale
- Développement de l’euromarché
- Dérèglementation

L’essor des marchés :
Ainsi les années 80 ont été marquées par une vague de changements structurels et d’innovations financières qualifiés de « 3D » :
• Désintermédiation : autonomisation progressive des agents non-financiers vis-à-vis des banques. Les entreprises d’une certaine taille peuvent effectuer directement leurs emprunts sur le marché auprès des épargnants.
• Décloisonnement : ouverture internationale des marchés de capitaux par l’abolition des changes et la disparition des établissements de crédit en banques de dépôts et banque d’investissement
• Dérèglementation : changement des règles de contrôle des marchés, avec la mise en œuvre des nouveaux produits financiers et en une libéralisation de la rémunération de l’épargne.

b) Restructuration des établissements bancaires vers les opérations de marchés
Pour pallier à la baisse de leurs marges d’intermédiation et rendre le marché efficient en matière d’infrastructures et de logistiques, les banques sont devenues acteurs des marchés financiers.
• Développement des activités de marché, source de commissions,
• Restructuration du PNB de la banque, en plus de la marge d’intermédiation, les banques génèrent des commissions.
En d’autres termes, à travers les mutations des dernières décennies, les banques génèrent de plus en plus de profits à travers leurs commissions qu’à travers leurs marges d’intermédiation, en augmentant leurs activités de hors bilan, même si elles sont soumises à une concurrence de plus en plus vive de la part d’intervenants non bancaires sur certains de leurs métiers ; elles ont répondu en élargissant leurs gammes de métiers et fonctions.
Néanmoins, l’essor des marchés financiers accompagné d’une politique monétaire accommandante et d’innovations financières mal maitrisées ont conduit à la crise de 2008.

2/ IMPACTS DE LA CRISE SUR LA DESINTERMEDIATION
La crise a eu comme impact une méfiance sur l’ensemble des acteurs.
Elle s’est traduite à la fois sur l’offre de financement mais aussi sur la demande.
a) Impacts sur l’offre de financement
• Crise de confiance sur les marchés interbancaires : sentiment de méfiance entre les banques (doute sur le contenu des bilans des confrères) se traduisant par un arrêt des prêts entre elles => crise de liquidité
• Méfiance vis-à-vis des marchés
• Réallocation de l’épargne investis sur les marchés vers les ressources a vue des banques (décollecte de l’assurance au profit des livrets)
• Intervention de l’Etat :
O Recapitalisation des banques, afin de les rendre plus solides
o Nomination de médiateurs de crédits : les clients n’arrivant à avoir accès au crédit
o Dotations par l’état des fonds de garantie
• Baisse de l’offre de financement=> Retour à la relation intermédiée

b) Impacts sur la demande de financement

• Report ou annulation des opérations de financement sur les marchés
• Evolutions des besoins de financement : le contexte fait apparaître des besoins de trésorerie
• Intervention de l’Etat : Loi de modernisation de l’économie (LME) avec le raccourcissement des délais de règlements clients à 45 jours fin de mois
• Restructuration des modes de financement : stratégie de désendettement et reconstitution de la trésorerie à partir de la cession d’une partie de leurs actifs
• Réallocation de leur investissement de l’appareil productif vers la recherche et le développement

Les acteurs se sont donc détournés des marchés vers un besoin de relation intermédiée.

CONCLUSION
L’évolution des marchés financiers et bancaires sur le dernier quart de siècle a porté la désintermédiation financière et bancaire sur le devant de la scène. Les coûts de l’intermédiation bancaire, son rôle de filtre pas toujours adapté aux besoins nouveaux des économies, aux changements technologiques et à l’évolution des mentalités, ont été à l’origine des décisions réduisant ou cantonnant l’intermédiation financière et bancaire. Sous les vocables de dérégulation, désencadrement, liberté d’installation, désintermédiation etc. des pays, comme la France, traditionnellement méfiants à l’égard du fonctionnement et de l’efficacité des marchés, ont « libéré » les conditions dans lesquelles l’offre et la demande de monnaie se réalisaient. Ce faisant, les pouvoirs publics perdaient une maîtrise sur ces mêmes conditions, compensée, le jugeait-on, par les normes posées dans le cadre des ratios « Cooke » et « Mac Donough », compensées aussi par la mise en place de règles relatives à la sollicitation de l’épargne publique et à la conception des produits financiers mis sur le marché. La crise de 2008 est venue tempérer les enthousiasmes en matière de désintermédiation permettant aux défenseurs d’une intermédiation modérée de revenir en force.

jp lefort

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Date d'inscription : 07/03/2016

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