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Comment la spécificité d’une entreprise bancaire est-elle retracée dans les différents postes de ses états financiers (bilan, compte de résultats) ?

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Comment la spécificité d’une entreprise bancaire est-elle retracée dans les différents postes de ses états financiers (bilan, compte de résultats) ?  Empty Comment la spécificité d’une entreprise bancaire est-elle retracée dans les différents postes de ses états financiers (bilan, compte de résultats) ?

Message par nathalie Mar 15 Mar - 21:12

Dans un premier temps, nous reviendrons sur les spécificités d’une entreprise bancaire, puis nous verrons comment elles sont retracées dans ses différents états financiers ;
1) Les spécificités de l’entreprise banque :
L’objectif principal de l’entreprise banque est de faire du profit. Cela se fait au travers du socle d’activité bancaire à savoir :
L’intermédiation bancaire, la prestation de services et l’octroi des moyens de paiement.
Par l’intermédiation bancaire, la banque dégage une marge d’intermédiation sur les opérations de dépôts et de crédits. C’est l’activité principale d’une banque. La banque est l’intermédiaire entre les déposants et les prêteurs.
Elle perçoit également des marges sur portefeuilles, pour des prestations de services d’investissement, telles que des opérations sur marchés financiers pour comptes de tiers ou pour compte propre. Elle intervient sur les opérations sur actifs financiers auprès des émetteurs (direction, garantie, placement) et auprès des souscripteurs (traitement des ordres, traitement des titres en gestion et en conservation).
Elle perçoit des commissions sur des opérations sur moyens de paiement et sur des opérations de services connexes : opérations de vente et revente d’actifs, or, métaux, devises, OPCVM et contrats d’assurance,
Opérations de location simple,
Opérations de conseil sur fortunes privées, institutionnelles ou d’entreprise (asset-management), conseil en ingénierie (gestion de haut de bilan).

2) Les états financiers :
Il est tout d’abord important de souligner que le bilan d’une banque se lit à l’envers de celui d’une entreprise : l’actif et le passif de la banque est classé par ordre de liquidité/exigibilité décroissante contrairement à celui de l’entreprise qui est classé par ordre de liquidité/exigibilité croissante.
Le passif est essentiellement composé de ressources liquides (dépôts à vue de la clientèle) alors que son actif est composé de créances peu liquides (crédits bancaires) ou moins liquides (titres). Nous avons donc à ce stade un risque naissant de liquidité en cas d’exigibilité immédiate de compte courant des clients.
Le bilan comptable est différent des bilans des entreprises industrielles et commerciales. Cette différence est due aux activités spécifiques des banques en mettant en avant son activité principale d’intermédiation bancaire.

La valeur de l’actif de la banque est décorrélée de la valeur de son passif. La fait que la banque subisse une perte au niveau de ses actifs (non remboursement de ses clients …) ne l’autorise pas à impacter d’autant son passif (réduction des avoirs des clients…). D’où la nécessité de la banque de se doter de fonds propres suffisants pour absorber les variations de valeur de l’actif.

En fonction de sa spécialisation, les éléments comptables seront différents.
Par exemple, une banque de détail aura des immobilisations importantes car réseau d’agences, un portefeuille de crédit immobilier financé par de l’épargne bancaire et les DAV (transformation), etc. Son compte de résultat fera apparaître un PNB constitué à la fois de marge sur intérêt et d’une part significative de commissions (30 à 40%).

Une banque spécialisée dans le crédit immobilier (type CFF) aura un réseau faible, un portefeuille crédits immo gigantesque financés par des ressources marché ou des prêts d’autres établissements financiers. Il n’y aura pas de DAV et le PNB résulte essentiellement de la marge d’intermédiation.

Le bilan d’une banque traduit son rôle spécifique, cependant une partie de l’activité bancaire n’est pas présente dans ce document comptable. Notamment l’épargne financière car collecté pour le compte d’autrui. IL convient donc de pousser l’analyse comptable sur d’autres éléments que l’actif et le passif pour comprendre son activité. La lecture de l’annexe est essentielle car elle fournit de nombreuses informations sur la typologie de la clientèle, la nature des crédits, les créances douteuses et les provisions, les catégories d’instruments financiers. Cette analyse globale est primordiale pour analyser le risque d’une banque. L’ampleur prise par les opérations de titrisation rend la lecture des bilans plus difficile car ces activités peuvent masquer les risques pris en réalité par la banque (ex : crise des subprime).
Les engagements pris mais non avérés, comme un crédits accordé à un particulier, mais non décaissé, se trouvent hors bilan.

Nous allons voir la spécificité d’une banque dans son compte de résultat et notamment au travers des soldes intermédiaires de gestion, à commencer par le premier : le PNB.
Selon sa spécificité, une banque construira son PNB par plus de marges d’intermédiation, ou plus de commissions sur des prestations de service ;
La désintermédiation progressive, a conduit à développer plus de services au sein des établissements ce qui se voit au travers des commissions.
Après avoir établi le PNB (produits –charges), la banque fait apparaitre le résultat brut d’exploitation qui représente la soustraction des « frais généraux » (salaires, intéressements….). Le RBE mesure donc la richesse produite ou détruite après prise en compte du coût des moyens engagés.
Mais la spécificité d’une banque, c’est aussi son exposition au risque. Le résultat d’exploitation est donc un SIG très important pour l’entreprise banque car il est le résultat après la prise en compte des frais de structure et des pertes (avérées ou latentes) induites par la survenance des risques bancaires.
Viendront ensuite le résultat courant avant impôts qui reprend les gains ou les pertes sur actifs immobilisés ; on y retrouvera, pour l’entreprise banque, les résultats des cessions de titres de participation et d’actions (si au -10% du capital) et des obligations à conserver jusqu’au bout. C’est un SIG économiquement significatif.
Enfin, nous trouverons le résultat net (après impôts) : il peut être fortement influencé par des éléments exceptionnels de toute nature.

Le PNB et le REX étant deux SIG très importants pour analyser l’entreprise banque, le ration coefficient d’exploitation, c’est à dire les frais généraux sur le PNB est une mesure essentielle. En effet, il mesure la part de la richesse créée qui a été absorbée par les frais généraux. Par différence, il indique la part de la richesse disponible pour provisionner les risques de crédit, de perte sur actifs immobilisés, payer les impôts, faire face à l’exceptionnel et rémunérer les actionnaires.
Un coefficient d’exploitation doit être inférieur à 60% dans l’idéal. Il est en moyenne aujourd’hui à 63% et s’est donc amélioré (environ 75% dans les années 90).

La spécificité des banques leur pose un vrai problème : face à la rigidité des frais généraux, on trouve un PNB très volatile car dépendant des encours de crédits, des taux directeurs, des taux de change, des commissions non récurrentes et des marges sur portefeuille chahutées par la désintermédiation.

Conclusion : la spécificité d’une banque est telle que pour en faire une analyse exhaustive, il sera essentiel d’analyser, au-delà du bilan, le hors bilan, le compte de résultat et les SIG.





nathalie

Messages : 4
Date d'inscription : 01/02/2016

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