QUESTION 55 : POURQUOI UN EXCES D'EPARGNE PEUT ETRE UN DANGER POUR LA CROISSANCE ?
Page 1 sur 1
QUESTION 55 : POURQUOI UN EXCES D'EPARGNE PEUT ETRE UN DANGER POUR LA CROISSANCE ?
POURQUOI UN EXCES D’EPARGNE PEUT ETRE UN DANGER POUR LA CROISSANCE ?
La question d’un excès d’épargne limitant les débouchés en raison d’une insuffisance de la consommation constitue une question déterminante dans l’analyse économique.
L’arbitrage des ménages entre l’épargne et la consommation n’est pas sans conséquences sur le niveau de l’investissement (et de la croissance).
Sur ce sujet il y a opposition entre la théorie des « Classiques » et des » Keynésiens ».
Avant tout, il est important de définir l’épargne :
Au sens courant, épargner consiste à mettre de l’argent de côté, à faire des économies.
L’épargne représente la partie du revenu qui n’est pas destinée à la consommation immédiate.
L’épargne est donc un acte de renonciation à une satisfaction immédiate au profit d’une consommation future.
L’épargne peut être le fait des ménages, des entreprises et des administrations :
- L’épargne des ménages : est constituée de l’épargne financière (placements financiers, thésaurisation) et de l’épargne non financière (Immobilier, épargne contractuelle, etc…)
- L’épargne des entreprises : correspond à leur autofinancement, c’est-à-dire aux amortissements et bénéfices non distribués.
- L’épargne des administrations : correspond aux dépenses d’investissement non financées par emprunt.
On distinguera 2 conceptions opposées de l’épargne :
- Une perspective micro-économique : épargner revient à s’abstenir de consommer.
- Une perspective macro-économique : l’épargne est un résidu qui apparait lorsque le revenu excède la consommation.
Quelles conséquences aura un excès d’épargne sur la croissance ?
Pour les Classiques, (loi de Say), l’offre crée sa propre demande et il ne peut y avoir de crise de surproduction découlant d’une insuffisance de la demande. Si les marchés fonctionnent correctement, il devrait y avoir un équilibre de l’offre et de la demande de capitaux sur le marché financier et donc un équilibre entre épargne et investissement. Pour les classiques, la thésaurisation est impossible parce que l’épargne rencontre toujours l’investissement correspondant.
D’après la théorie classique, L’épargne est placée auprès d’organismes financiers ou sur les marchés de capitaux. Elle va donc permettre d’accorder des crédits aux ménages ou aux entreprises qui vont pouvoir dépenser plus en investissant (loi des débouchés). « L’offre créé sa propre demande ». L’épargne est une vertu car elle permet de financer les investissements et donc la croissance de l’économie. Il n’y aurait donc pas à se plaindre d’un surcroit d’épargne.
A l’inverse, la théorie Keynésienne indique que le niveau des investissements ne dépend pas uniquement de la quantité d’épargne et est déterminé par les débouchés anticipés pour la production. Les ménages peuvent souhaiter conserver leur épargne sous forme de liquidités (monnaie) plutôt que de la transformer en titres. Les motifs de spéculation peuvent l’emporter sur les motifs de précaution et d’achats reportés.
Une situation d’excès d’offre généralisée peut résulter d’une insuffisance de la demande effective des ménages qui privilégient l’épargne de précaution face à un avenir incertain, voir même une épargne de spéculation.
L’excès d’épargne est alors la manifestation d’une insuffisance de débouchés pour l’activité économique, et constitue une source de sous-emploi du facteur travail d’où le fait que la croissance économique peut être, ainsi, insuffisante.
Plus d’épargne, ce serait moins de consommation, donc moins de croissance.
De nos jours, le taux d’épargne a bondi à 17 % (source INSEE). Cela signifie que lorsqu’ un français gagne 100 € en moyenne (après impôts) il en consacre 17 à l’épargne et 83 à la consommation.
Trop d’épargne tue l’épargne …
L’épargne aujourd’hui provoque des déséquilibres. L’abondance d’argent vient d’un mauvais partage de la valeur ajoutée au détriment des salaires et au bénéfice des profits convertis en épargne, plus ou moins spéculative.
Le trop plein d’épargne pris sur les salaires ampute la consommation et donc le potentiel de croissance.
Au niveau mondial, le surplus de liquidités a provoqué, jusqu’en 2007, l’excès d’endettement, et de manière liée, la bulle boursière à la fin des années 90, puis la bulle immobilière. Depuis la crise de 2008, il n’y a plus d’endettement, et les bulles se sont déplacées vers les titres des pays émergeants et les matières premières. L’excès d’épargne nuit tout autant à l’économie que la surconsommation.
Pourquoi une telle progression de l’épargne ?
C’est la constitution d’une épargne de précaution car les français s’inquiètent de la situation économique et souhaitent pouvoir faire face à une future dégradation de leurs revenus (retraite, dépendance) ou à une éventuelle perte d’emploi.
Pour Keynes, la consommation augmente moins vite que le revenu, l’épargne plus vite et donc la demande globale est toujours insuffisante. « Consommer est vertueux, puisque cela relance l’économie, épargner est une faute grave puisque cela freine la consommation, donc la demande »
L’épargne, selon la théorie Classique, est une vertu car elle permet de financer les investissements et donc la croissance de l’économie (Théorie des débouchés). Il n’y aurait donc pas à se plaindre d’un surcroit d’épargne.
A l’inverse, en théorie Keynésienne, l’épargne pourrait être un frein à la croissance car c’est en effet l’investissement qui entraine l’épargne. Si la part de l’épargne devient trop importante par rapport à la conso cela pourrait conduire à une récession économique (la croissance économique est portée par la consommation).
La question d’un excès d’épargne limitant les débouchés en raison d’une insuffisance de la consommation constitue une question déterminante dans l’analyse économique.
L’arbitrage des ménages entre l’épargne et la consommation n’est pas sans conséquences sur le niveau de l’investissement (et de la croissance).
Sur ce sujet il y a opposition entre la théorie des « Classiques » et des » Keynésiens ».
Avant tout, il est important de définir l’épargne :
Au sens courant, épargner consiste à mettre de l’argent de côté, à faire des économies.
L’épargne représente la partie du revenu qui n’est pas destinée à la consommation immédiate.
L’épargne est donc un acte de renonciation à une satisfaction immédiate au profit d’une consommation future.
L’épargne peut être le fait des ménages, des entreprises et des administrations :
- L’épargne des ménages : est constituée de l’épargne financière (placements financiers, thésaurisation) et de l’épargne non financière (Immobilier, épargne contractuelle, etc…)
- L’épargne des entreprises : correspond à leur autofinancement, c’est-à-dire aux amortissements et bénéfices non distribués.
- L’épargne des administrations : correspond aux dépenses d’investissement non financées par emprunt.
On distinguera 2 conceptions opposées de l’épargne :
- Une perspective micro-économique : épargner revient à s’abstenir de consommer.
- Une perspective macro-économique : l’épargne est un résidu qui apparait lorsque le revenu excède la consommation.
Quelles conséquences aura un excès d’épargne sur la croissance ?
Pour les Classiques, (loi de Say), l’offre crée sa propre demande et il ne peut y avoir de crise de surproduction découlant d’une insuffisance de la demande. Si les marchés fonctionnent correctement, il devrait y avoir un équilibre de l’offre et de la demande de capitaux sur le marché financier et donc un équilibre entre épargne et investissement. Pour les classiques, la thésaurisation est impossible parce que l’épargne rencontre toujours l’investissement correspondant.
D’après la théorie classique, L’épargne est placée auprès d’organismes financiers ou sur les marchés de capitaux. Elle va donc permettre d’accorder des crédits aux ménages ou aux entreprises qui vont pouvoir dépenser plus en investissant (loi des débouchés). « L’offre créé sa propre demande ». L’épargne est une vertu car elle permet de financer les investissements et donc la croissance de l’économie. Il n’y aurait donc pas à se plaindre d’un surcroit d’épargne.
A l’inverse, la théorie Keynésienne indique que le niveau des investissements ne dépend pas uniquement de la quantité d’épargne et est déterminé par les débouchés anticipés pour la production. Les ménages peuvent souhaiter conserver leur épargne sous forme de liquidités (monnaie) plutôt que de la transformer en titres. Les motifs de spéculation peuvent l’emporter sur les motifs de précaution et d’achats reportés.
Une situation d’excès d’offre généralisée peut résulter d’une insuffisance de la demande effective des ménages qui privilégient l’épargne de précaution face à un avenir incertain, voir même une épargne de spéculation.
L’excès d’épargne est alors la manifestation d’une insuffisance de débouchés pour l’activité économique, et constitue une source de sous-emploi du facteur travail d’où le fait que la croissance économique peut être, ainsi, insuffisante.
Plus d’épargne, ce serait moins de consommation, donc moins de croissance.
De nos jours, le taux d’épargne a bondi à 17 % (source INSEE). Cela signifie que lorsqu’ un français gagne 100 € en moyenne (après impôts) il en consacre 17 à l’épargne et 83 à la consommation.
Trop d’épargne tue l’épargne …
L’épargne aujourd’hui provoque des déséquilibres. L’abondance d’argent vient d’un mauvais partage de la valeur ajoutée au détriment des salaires et au bénéfice des profits convertis en épargne, plus ou moins spéculative.
Le trop plein d’épargne pris sur les salaires ampute la consommation et donc le potentiel de croissance.
Au niveau mondial, le surplus de liquidités a provoqué, jusqu’en 2007, l’excès d’endettement, et de manière liée, la bulle boursière à la fin des années 90, puis la bulle immobilière. Depuis la crise de 2008, il n’y a plus d’endettement, et les bulles se sont déplacées vers les titres des pays émergeants et les matières premières. L’excès d’épargne nuit tout autant à l’économie que la surconsommation.
Pourquoi une telle progression de l’épargne ?
C’est la constitution d’une épargne de précaution car les français s’inquiètent de la situation économique et souhaitent pouvoir faire face à une future dégradation de leurs revenus (retraite, dépendance) ou à une éventuelle perte d’emploi.
Pour Keynes, la consommation augmente moins vite que le revenu, l’épargne plus vite et donc la demande globale est toujours insuffisante. « Consommer est vertueux, puisque cela relance l’économie, épargner est une faute grave puisque cela freine la consommation, donc la demande »
L’épargne, selon la théorie Classique, est une vertu car elle permet de financer les investissements et donc la croissance de l’économie (Théorie des débouchés). Il n’y aurait donc pas à se plaindre d’un surcroit d’épargne.
A l’inverse, en théorie Keynésienne, l’épargne pourrait être un frein à la croissance car c’est en effet l’investissement qui entraine l’épargne. Si la part de l’épargne devient trop importante par rapport à la conso cela pourrait conduire à une récession économique (la croissance économique est portée par la consommation).
jc lorget- Messages : 3
Date d'inscription : 27/01/2016
Sujets similaires
» Question 50 : Pourquoi peut-on affirmer que la plupart des économies nationales sont aujourd'hui des économies de marché ? Illustrez.
» Question 60 : La balance des paiements est un indicateur de tout premier plan pour apprécier la politique économique d'un pays. Expliquez pourquoi
» QUESTION 16 : En quoi peut-on dire que la banque est une industrie en mutation permanente?
» Question 48 : La politique monétaire de la BCE peut-elle infléchir les politiques économiques nationales ?
» Question 28: Peut-on considérer la micro finance comme une activité concurrentielle ou complémentaire des banques ?
» Question 60 : La balance des paiements est un indicateur de tout premier plan pour apprécier la politique économique d'un pays. Expliquez pourquoi
» QUESTION 16 : En quoi peut-on dire que la banque est une industrie en mutation permanente?
» Question 48 : La politique monétaire de la BCE peut-elle infléchir les politiques économiques nationales ?
» Question 28: Peut-on considérer la micro finance comme une activité concurrentielle ou complémentaire des banques ?
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|