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Question n° 39 : L'analyse de l'activité d'une entreprise au travers du compte de résultat suffit-elle au banquier pour apprécier objectivement son risque ?

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Question n° 39 : L'analyse de l'activité d'une entreprise au travers du compte de résultat suffit-elle au banquier pour apprécier objectivement son risque ? Empty Question n° 39 : L'analyse de l'activité d'une entreprise au travers du compte de résultat suffit-elle au banquier pour apprécier objectivement son risque ?

Message par Jérémy DUBOS Dim 31 Jan - 17:58

L'analyse de l'activité d'une entreprise fait partie des missions confiées à un chargé d'affaires.
Son objectif est de bien connaitre son client de manière à appréhender objectivement l'affaire pour laquelle il doit prendre une décision.

La gestion du risque est un élément important. Le banquier va devoir se poser un certain nombre de questions :

--> L'entreprise est-elle solide ?
--> Son activité est-elle rentable ?
--> L'entreprise aura-t-elle la capacité à rembourser ses prêts ?

L'analyse du banquier, selon différentes approches, lui permettra d'appréhender et d'anticiper au mieux l'ensemble des risques auxquelles l'entreprise puisse être confrontée.

Dans un premier temps, le banquier devra procéder à l'analyse de l'environnement économique dans lequel se situe l'entreprise, puis dans un second temps, il devra se pencher sur l'analyse financière de l'entreprise.

I - L'analyse de l'environnement économique d'une entreprise :


Le banquier doit dans un premier temps situé l'entreprise dans son environnement sur le marche. Il doit porter un œil critique sur son organisation, son fonctionnement ...

        A - Le Client :

              --> L'histoire de l'entreprise : s'agit-il d'une création, d'une reprise ? Est-ce une entreprise familiale ?
              --> Sa forme juridique : société, EI, ...
              --> L'évolution de son capital ?
              --> Son implantation géographique ? Des évolutions sont-elles en cours ou en projet ?
              --> Son organisation
              --> Son dirigent (le principal animateur) : son profil (CV), son âge, sa situation perso (régime matrimonial, problématique de succession en cas de décès), son patrimoine personnel ?

         B - L'activité :


              --> Les produits : caractéristiques, répartition de l'activité, position du ou des produits sur le marché  
              --> Le positionnement de l'entreprise dans sa filière ou dans sa branche : quel niveau de notoriété, est-elle reconnue au niveau qualitatif ?
              --> L'état du marché : croissance, stagnation ou en baisse ?
              --> La concurrence : a quel niveau et quelle est sa position par rapports aux principaux concurrents ? Doit-on craindre de nouveaux arrivant ?
              --> Les clients : types de clients avec le nombre et pour quel répartition de risque, délais et modes de paiements, qualité des clients ...
              --> Les fournisseurs : délais de paiements accordés, qualité, sous-traitance, division du risque ... ?

         C - Les moyens mis en œuvre :  


              --> Les moyens d'exploitation : l'entreprise est-elle locataire ou propriétaire des locaux, quel est l'état du matériel ?
              --> Les moyens humains : les effectifs et les évolutions (départ en retraites d'Hommes clés ?) qualification du personnel, climat social ?
              --> Les moyens financiers : étudier le fonctionnement du ou des compte(s), quelle est la relation avec les banques (multi bancarisée ?), quels sont les concours existants (nature, durées, intérêts, retour sur investissements, les garanties ...

         D - Le Dirigeant :


              --> Sa politique ? Son ambition CT / MT / LT ?
              --> Ses projets ?
              --> Sa stratégie ?

II - L'analyse financière de l'entreprise :

         A - L'analyse de l'activité et de la rentabilité :


Il s'agit ici d'analyser des évolutions en effectuant des comparaisons avec les exercices précédents.

On y retrouve l'analyse du compte de résultat qui permet de constater la rentabilité dégagée par l'activité avec une ventilation des chiffres selon différents niveau d'analyse :

- L'exploitation
- La partie financière
- La partie impôts
- L'exceptionnel

Le Chiffre d'Affaire (CA) est le point de départ de l'analyse mais celui ci doit faire l'objet d'une analyse pour savoir comment il est constitué : développement des volumes, de la marge et s'il résulte de la mise en œuvre des moyens de l'entreprise (capacité de production et personnel).
Il est essentiel de savoir ce que l'entreprise dégage comme premier niveau de résultat en dehors de toute politique d'investissement ou de provisionnement de dépréciations.

C'est ensuite que nous pouvons répondre à la question : que reste-t-il au final à l'entreprise comme revenus ? C'est la notion de capacité d'autofinancement qui en découle.
Cette CAF est un résultat analysé de près par les banquiers car elle doit être suffisante pour permettre à l'entreprise de couvrir ses risques (les dotations aux amortissements et provisions), de financer ses investissements, de rémunérer ses associés (dividendes), de renforcer sa structure (conservation de ses résultats) et enfin, rôle essentiel : c'est sur elle que comptent les prêteurs pour se faire rembourser les crédits.

         B - L'analyse de la structure financière :


Cette analyse est permise grâce notamment au bilan qui est la photographie de la situation de l’entreprise à une date donnée en fin d'exercice.
Il traduit se que l'entreprise possède (l'actif), c'est a dire ses moyens de production, ses biens, et ses créances sur les tiers, et ce qu'elle doit (le passif), c'est à dire l'ensemble des ressources dont elle dispose.

L'analyse du bilan permet également de constater si le FDR assure à l'entreprise les ressources nécessaires et suffisantes pour faire face a ses besoins de financements nés du cycle d'exploitation : LE BFR.
Est-ce que le FDR est suffisamment important pour assurer une marge de sécurité à l'entreprise ?

         C - Les autres documents et outils permettant l'analyse du risque :

    => Les ratios : l'élaboration du bilan en grandes masses et des soldes intermédiaires de gestion (SIG) ont pour objectif de tendre vers une logique plus économique et financière. Il s'agit de procéder à des retraitements pour comparer les résultats entres-eux et surtout de constater les évolutions.

Exemples :
--> Ratio de solvabilité : Fonds Propres / Total Bilan
--> Endettement de la structure : Dettes structurelles / Ressources Propres <1


    => Les annexes : permet de fournir des explications pour une meilleure compréhension du bilan et du compte de résultat :
              -> Précisions sur les provisions
              -> L'état des amortissements
              -> Les crédits baux
              -> Échéances des créances et des dettes
              -> Pertes de valeurs sur stocks
              -> Règlements pour litiges ...

CONCLUSION :


L'analyse seule du compte de résultat trouve des limites. En effet, il ne nous apportera pas d'informations sur les produits (qualité), sur le personnel (formé), sur l'encadrement (es-il compétent). Il ne nous renseigne pas non plus sur le positionnement de l'entreprise sur son marché ...
Ainsi, il sera nécessaire, pour le banquier, de ne pas se contenter d'une analyse purement financière mais de prendre en considération l'environnement de l'entreprise sans oublier de porter une analyse aussi sur l'Homme clé, le Chef d'entreprise.

Jérémy DUBOS
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